Santé - L’hydrothérapie pour remédier aux «ratés» de la pharmacologie moderne

La  Tunisie abritera  la 63ème Assemblée générale  de la  Fédération Mondiale du Thermalisme et du Climatisme,  du 31 octobre au 2 novembre 2010

Longtemps marginalisé par l’essor fulgurant de la pharmacologie moderne, le thermalisme est aujourd'hui  en train de reconquérir sa place dans l'arsenal thérapeutique. Cette médecine respectueuse de l’organisme et non invasive profite pleinement des ratés des traitements  médicamenteux, dont près de 50% s’avèrent inutiles.

La  63ème Assemblée générale  de la  Fédération  Mondiale du thermalisme et du Climatisme  (FEMTEC), qui se teindra du 31 octobre au 2 novembre à Hammamet,  entend prouver que la santé peut aussi couler… de source.

Le thermalisme est en passe de retrouver ses lettres de noblesse partout dans le monde. Après avoir été longtemps décrié et associé à une méthode de relaxation, et dans  le meilleur des cas, à un  complément aux traitements médicamenteux,  les cures thermales reviennent au goût du jour et redeviennent une  thérapie à part entière comme ce fut le cas pendant l’antiquité. Cette médecine douce et naturelle date, en fait, de 3000 ans avant Jésus-Christ. A cette époque les Romains utilisaient les eaux thermales chaudes pour soigner les soldats blessés ou encore les lépreux. Aujourd’hui, le thermalisme est recommandé pour une vingtaine d'orientations thérapeutiques. Mieux, il se prépare à étendre son champ de compétence en développant des cures pour de nouvelles indications. En marge de la  63ème Assemblée générale  de la  Fédération  Mondiale du thermalisme et du Climatisme  (FEMTEC), un congrès scientifique, aura lieu sur le thème «L’innovation, la tradition et le contrôle de la qualité dans le secteur du thermalisme ». «Le thème retenu colle aux nouvelles orientations de l’hydrothérapie qui  retrouve plus que jamais sa place dans les ordonnances médicales et s’impose comme le moyen le plus efficace pour lutter contres les maladies émergentes comme le stress, l’obésité et les maladies dermatologiques», a précisé M. Fraj Daouas, directeur général de l’Office du Thermalisme et vice-président de la FEMTEC.

Selon lui, le choix de Hammamet pour la tenue de cette manifestation s’explique non seulement par le succès d’une précédente édition organisée au niveau de la destination thermale de Hammam Bourguiba, mais aussi par les avancées considérables réalisées par la Tunisie dans le domaine du thermalisme et de l’hydrothérapie en général. «Notre pays est l’un des rares au monde à avoir adopté des stratégies bien ficelées pour le développement du secteur du thermalisme à l’horizon 2016 et pour le développement de la balnéothérapie à l’horizon 2020. A cela s’ajoute le fait que la Tunisie est d’ores et déjà la deuxième destination mondiale de thalassothérapie, après la France », précise M. Daouas.

De son côté, M. Umberto Soliman, secrétaire général de la FEMTEC, a noté que la Tunisie est le pays le plus avancé dans le bassin méditerranéen en matière de traitement par les eaux thermales. Le responsable de la fédération mondiale créée en 1937 et regroupant 45 pays membres a également fait savoir que le thermalisme profite largement des ratés des de la pharmacologie moderne. «Des études scientifique très sérieuses ont prouvé que  près de  50% des traitements médicamenteux sont inutiles. C’est pourquoi le thermalisme constitue aujourd’hui une alternative crédible à ces  thérapies conventionnelles», indique-t-il. Et de renchérir: «les cures thermales représentent, en fait, une thérapie respectueuse de l’organisme et non invasive. Elles proposent  une démarche fondée sur la prise en charge globale d’une pathologie  qui permet de ralentir l’installation des symptômes, d’atténuer les douleurs et surtout, de redonner confiance au patient».

Parmi les maladies pouvant être traitées par des cures thermales, M. Soliman cite notamment  l’arthrose et rhumatismes, les affections respiratoires chroniques (otites, angines, sinusites, asthme, allergies, problème de voix), les affections dermatologiques les troubles urinaires, les maladies cardio-vasculaires  et les troubles neurologiques.

Outre ces indications thérapeutiques, le thermalisme joue la carte du bien-être et de la prévention contre les maladies. «Dans les stations et les hammams thermales, on peut se soigner mais aussi  se détendre  et prévenir les maladies. C’est dans ce cadre que s’inscrivent les cures d'amaigrissement, de sevrage tabagique ou encore les  programme antistress et les soins pour jambes lourdes et les maux  du dos», souligne M. Soliman.